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L’alimentation en écurie active


I- Comportement alimentaire du cheval à l’état naturel

1- Mode d’alimentation

Les chevaux sont des herbivores stricts, ils parviennent à couvrir tous leurs besoins alimentaires en se nourrissant de graminées, de légumineuses, de ligneux et d’autres plantes. A l’état naturel, le cheval passe en moyenne 16h par jour à s’alimenter en groupe. Il passe la plupart de son temps à s’alimenter la tête au sol afin de brouter l’herbe rase qu’il préfère, tout en se déplacent par petits pas. Ces déplacements lents représentent plus de la moitié de la distance que peut parcourir un cheval par jour, qui se compte en plusieurs kilomètres. Son alimentation d’herbivore strict lui a façonné un système digestif et une physiologie adaptée à des petits repas riche en fibre tout au long de la journée. 

2- Un système digestif adapté


  • La bouche et les dents

Les lèvres du cheval sont extrêmement mobiles et agiles, elles lui permettent de trier soigneusement les différentes plantes qu’il trouve. Il peut faire un deuxième tri dans sa bouche grâce à sa langue puissante, en évacuant les aliments qu’il ne souhaite pas avaler par ce qu’on appelle les “barres”, un endroit de la gencive où il n’y a pas de dents.  Les dents du cheval sont faites pour pousser en continue (sauf les canines), elles s’usent grâce à la mastication des fourrages.  Cette usure n’est cependant pas parfaite, même à l’état naturel où les chevaux ont accès à l’alimentation dont ils ont besoin, les dents peuvent avoir des défauts d’usures et occasionner des pathologies.  La mastication permet également la production de salive qui va être extrêmement bénéfique pour l’estomac.  En plus de tout cela, le cheval est un animal mono-gastrique, non-ruminant il est donc fait pour mastiquer longuement tout au long de la journée. 


  • Œsophage 

L’oesophage est assure le transport des aliments depuis la bouche vers l’estomac. Il est relativement long et rigide ce qui est idéal pour laisser passer de longues fibres en petites quantités. 

  • Estomac

Le cheval possède un estomac plutôt petit, il ne représente que 7% du système digestif. Il est donc parfaitement adapté à des petits repas riches en fibres. En effet, l’estomac permet la pré-digestion des protéines, le temps de séjour des aliments varient en fonction de leur composition, de la taille du repas ainsi que leur ordre d’ingestion. Les aliments peuvent rester fermenter entre 2h et 8h. Ainsi l’estomac se vidange plus rapidement avec des fourrages qu’avec des céréales. En revanche, les petits repas sont vidangés plus lentement que des gros repas. 

La pré-digestion est permise grâce à l’action d’une enzyme, la pepsine, celle-ci est activée grâce à la présence d’acide chlorhydrique produite par une partie de l’estomac. En effet, l’estomac peut être divisé en deux zones, différenciées par la composition de la muqueuse. La première, à l’entrée de l’estomac est la zone non-glanduaire où la muqueuse est dite squameuse. Cette muqueuse est très sensible aux sucs gastriques car elle ne possède pas de barrière protectrice. La deuxième zone, cette fois-ci possède une muqueuse glanduaire, qui permet la production d'acides gastriques, de mucus et des bicarbonates, tout cela forme alors une barrière protectrice. La séparation entre les deux est appelé “margo-plicatus”.  Enfin, contrairement à l’homme, le cheval a une production d’acide chlorhydrique continue, et non, seulement quand il mange. Cela peut rendre le pH de son estomac très acide. Cette acidité peut cependant être tamponnée par la production de salive (grâce à la mastication) et par la composition des aliments (notamment les fibres). 

  • Intestin grêle 

L’intestin grêle du cheval est également relativement petit, il représente 30% du système digestif. Les aliments n’y restent pas longtemps non plus, entre 1h et 2h, la digestion optimale dans l’intestin grêle est donc facilitée par des petits repas réguliers. La digestion de type enzymatique permet aux protéines et aux glucides d’être valorisés (en acides aminés pour les protéines) par le suc pancréatique et les enzymes intestinal. Les lipides sont quant à eux digérés par la bile qui est sécrétée en continue (le cheval ne possédant pas de vésicule biliaire). Enfin c’est également dans l’intestin grêle que la plupart des vitamines et des minéraux sont absorbés par l’organisme, excepté pour le phosphore. 

  • Gros intestin 


Le gros intestin est l’organe de la digestion du cheval le plus gros, il représente en effet 60% du tube digestif. Il est le dernier maillon de la chaîne et permet la digestion par fermentation du reste des éléments qui n’ont pas été digéré précédemment. Il est également l’organe où les aliments restent le plus longtemps entre 24h et 48h. En sachant que les aliments pauvres en fibres y restent le moins longtemps. 

Le gros intestin est ainsi le principal lieu de dégradation des fibres issus des glucides pariétaux (présent uniquement dans la paroi des végétaux), grâce aux nombreux micro-organismes qui le peuplent. Ces glucides pariétaux sont alors transformés en acides gras volatils qui fournissent de l’énergie au cheval. Enfin il est le seul lieu d’absorption du phosphore. 

II- Modification du comportement alimentaire à l’état domestique 

1) Modification du système digestif

A l’état domestique, notamment en box, le cheval n’a pas le choix de son alimentation. Celle-ci se résume souvent à 2 repas de concentrés et 2 repas de foin (dont la quantité est quasiment systématiquement insuffisante). Ainsi il ne retrouve pas la diversité alimentaire qu’il peut avoir à l’état naturel. Cette alimentation bien éloignée de celle qu’il trouve à l’état naturel provoque des dérèglements au niveau du système digestif qui a directement un impact sur l’état général du cheval. 


  • La bouche et les dents 

Les repas de concentré ne permettent pas une bonne usure des dents, seul des repas de foin en quantité suffisante permettrait une usure qui se rapproche de celle à l’état naturel. De plus les repas de concentrés étant souvent mangé très vite, ils permettent qu’une légère production de salive, ce qui va se répercuter dans l’estomac. 

  • Œsophage

Nous avons vu précédemment que l’œsophage était un tube plutôt rigide et fin. Or en box, les chevaux ont tendance à manger très vide à cause du rationnement et de la frustration. Ces bouchées avalées trop rapidement peuvent rester bloquées dans l’œsophage et provoquer un bouchon œsophagien. Les mangeoires parfois trop hautes peuvent également être en cause de ces bouchons. En effet, le cheval étant fait pour manger en priorité la tête vers le sol. 

  • Estomac


Nous avons vu précédemment que l’estomac était parfaitement adapté à des petits repas riches en fibres. En effet, les concentrés, notamment ceux très riches en amidon vont rester fermenter plus longtemps dans l’estomac (jusqu’à 8h). Pour pouvoir prédigérer les protéines l’estomac va devoir produire plus d’acide chlorhydrique alors que la production de salive sera insuffisante pour venir tamponner l’acidité de l’estomac. Ainsi plus les repas de concentrés vont être gros et espacés, plus l’estomac va être mis à rude épreuve. Une acidité trop importante ainsi qu’une barrière trop mince (peu de salive, peu de mucus etc...), peut entraîner la formation d’ulcères gastriques. Ces petites lésions de l’estomac dont l’origine est principalement une mauvaise gestion de l’alimentation (repas de concentrés trop important, entrainement intensif juste après un repas ou au contraire à jeun, un jeune prolongé, une quantité de fourrage trop faible etc...) peuvent avoir de graves répercussions sur le métabolisme du cheval.  La distribution de la ration de foin en premier repas, permettrait d’avoir un environnement moins acide de l’estomac (fibres, salivations) avant de recevoir les concentrés. C’est donc une habitude qui peut être mis en place au box pour limiter les risques d’ulcères gastriques. 

  • Intestin grêle 

L’intestin grêle permet une valorisation des glucides tel que l’amidon en glucose. Cette digestion est cependant limitée et les glucides vont être plus ou moins exploitables par l’intestin grêle. Cette accessibilité dépend principalement de l’origine des glucides (type de céréale) mais aussi de sa préparation (floconnées, aplaties, concassées etc...). La digestion des glucides est également plafonnée. En effet, à partir d’un certain seuil l’intestin grêle est saturé et n’est plus capable de digérer les glucides. Ainsi le reste des glucides qui n’ont pas pu être valorisé vont être directement envoyé vers le gros intestin. Rappelons également que le temps de fermentation des aliments dans l’intestin grêle est assez court (1h/2h) et qu’il plutôt de petite taille. Le seuil de valorisation des glucides est par conséquent assez bas, ce qui n’est pas en faveur des gros repas de céréales. 

  • Gros intestin


Le gros intestin est donc le dernier organe de la digestion, avant l’évacuation des déchets. Les nombreux microorganismes qui le peuplent peuvent être séparés en deux catégories et ne sont pas en nombre égal. 

En effet, nous avons vu que le gros intestin était le principal lieu de digestion des fibres. C’est tout simplement dû au nombre très important de bactéries fibrolytiques qui permettent la dégradation et la valorisation des fibres en acides gras volatils. 

En revanche, les bactéries utilisatrices de glucides sont, lorsque le cheval évolu à l’état naturel, en nombre très limités. Pourtant leur nombre augmente pour les chevaux qui reçoivent de gros repas de concentrés, car beaucoup de glucides non digérés précédemment par l’intestin grêle arrivent jusqu’au gros intestin. Ces bactéries sur-stimulées vont petit à petit se multiplier au détriment des bactéries fibrolytiques. En effet, lors de la digestion des glucides ils se transforme d’abord en lactate avant d’être valorisé en acide gras volatils. Or le lactate va augmenter l’acidité du gros intestin, ce qui n’est pas bénéfique pour les bactéries fibrolytiques. Celles-ci devenant moins nombreuses, les fibres sont alors moins bien digérées, ce qui peut créer des troubles digestifs tel que des coliques ou des diarrhées. 

2) Conséquences du stress sur le système digestif

Le cheval est un animal proie, il est fait pour vivre dans de grands espaces qui lui permettent de repérer le danger et de fuir facilement. Le box est donc à l’opposé de son milieu habituel, étant naturellement plutôt sur ses gardes, ce mode de vie peut provoquer du stress à plusieurs niveau. 

Au niveau de l’alimentation, la frustration et l’agitation générale cause un énorme stress lors de la distribution des repas. Les chevaux souvent trop rationnés, et petit à petit conditionnés, vont taper la porte de leur box en pensant être alors servis plus vite. En plus des blessures physiques qu’ils peuvent se faire pendant ce temps de nervosité collective, le stress qu’engendre la distribution peut amener certains chevaux à manger trop vite. Or nous avons vu qu’un repas avalé trop vite et pas assez mastiqué est néfaste pour la bonne digestion des aliments. En plus des risques de bouchon œsophagien, les aliments pas assez mastiqués sont plus difficiles à digérer pour le cheval et son système digestif est alors sur-sollicité. De plus les mangeoires côtes à côtes où les chevaux peuvent se voir manger engendre également du stress et de la compétition. Ce stress régulier provoque des répercutions sur l’équilibre fragile du système digestif, au niveau d’une part de son acidité et de sa richesse en microorganisme. De multiple pathologies alimentaire peuvent donc apparaître : ulcères gastriques, diarrhée, colique, problèmes de dents, stéréotypes etc...

Il faut tout de même garder en tête que même au pré sans distribution de complément, une compétition alimentaire peut s’installer entre les chevaux. En effet, en plein hiver ou sur un terrain trop pauvre, si les points d’affouragement ne sont pas assez nombreux pour le nombre de chevaux présents, la situation peut également être difficile à gérer pour eux.  Certains peuvent alors être très soumis et ne pas avoir accès à une quantité minimal de fourrage. L’accès au foin est alors un stress constant, ils mangent donc trop vite et se font chasser rapidement. La compétition entre les caractères dominants est également une situation anxiogène. 


 III- Principes de l’écurie active


Depuis plusieurs années, la vision du cheval évolue. Nous sommes de plus en plus conscients de ses besoins et cherchons à les satisfaire. 


L’hébergement au box strict est petit à petit abandonné par les propriétaires, qui recherchent un type d’hébergement qui tend le plus possible à la condition de leur compagnon d’animal grégaire, des plaines qui se déplace constamment. Nous avons vu précédemment comment la gestion de l’alimentation au box, mais également le stress qu’elle créer, peut altérer le bon fonctionnement du système digestif.  L’alternative du pré en groupe est donc le deuxième choix le plus choisi par les propriétaires. Cependant depuis quelques années de nouveaux types d’hébergement en extérieur ont fait leur apparition pour améliorer le simple pré carré. 

Le principal problème qui a amené une évolution de l’hébergement en extérieur est un constat alarmant : les chevaux ne sont pas adaptés à notre environnement européen. En effet, l’herbe est trop riche dans nos prairies, les chevaux sont donc souvent trop gros lorsqu’ils ont accès à l’herbe riche à volonté et ils ne se déplacent pas assez.  Même s’ils ont accès à 5ha, le constat est le même : les chevaux préfèrent s’économiser et faire des allers-retours le moins souvent possible entre le foin et l’eau. Deux types d’hébergements ont donc fait leur apparition afin de gérer au mieux l’alimentation des chevaux mais aussi leurs déplacements. Nous allons nous concentrer uniquement sur l’écurie active. 


Le principe de l’écurie active est de proposer plusieurs zones différentes, stabilisées, parfois relier par des pistes (ressemblant au Paddock Paradise) afin que les chevaux puissent évoluer librement en groupe. Ces zones ont pour but de satisfaire chaque besoin primaire des chevaux. 


Le seul bâtiment couvert est la “zone de couchage”. Il s'agit d'une zone couverte, protégée du vent, des intempéries et du soleil dotée d'un matelas confortable. Ce matelas est conçu avec des matériaux pensés pour être confortables et facile d'entretiens. Certaines écuries actives ajoutent une fine couche de litière non comestible mais la plupart n'en mettent pas et les chevaux s'y couche tout de même volontiers. L'intérêt est en premier lieu l'entretien et le coût d'entretien, en effet dans la paille qui est la litière la plus utilisée les chevaux aiment uriner et faire leur crottin, ce qui la souille très vite et oblige les soigneurs à la changer régulièrement. Des zones de “toilettes” avec de la paille sont alors mis à disposition en dehors du bâtiment. De plus la paille de mauvaise qualité peut apporter de nombreux problèmes de santé et notamment des problèmes respiratoires. Ce bâtiment doit être dans un endroit calme, on va donc éviter de le placer à côté de la carrière par exemple. De plus il ne doit contenir aucune distraction (comme des pierres à sel etc...) pour créer une atmosphère de calme. Et enfin le bâtiment doit être assez grand (environ 10m² par cheval), afin d'éviter tout conflit, et comporter plusieurs entrées.


L’alimentation est quant à elle gérer par des automates, ce qui permet de réduire le coût du personnel tout en augmentant le nombre de repas. 

Le premier, le distributeur automatique de concentrés (DAC) est présenté sous la forme d'un box dont l'accès est géré par une puce que porte chaque cheval (sur un collier ou dans les crins le plus souvent). Le DAC est relié à un ordinateur qui va permettre l'accès ou non à la structure, et qui va ensuite distribuer la ration adéquate. Les rations sont calculées pour chaque cheval et sont distribuées en petite quantité toutes les deux heures environ, ce qui fractionne la ration quotidienne en 10 repas environ !  Ce box est fermé afin d'interdire l'accès aux autres chevaux lorsqu'un de leur congénère y est déjà, cela évite ainsi le conflit ou qu'un individu se retrouve privée de nourriture. De plus l'ordinateur enregistre des statistiques qui permettent de vérifier la bonne alimentation de chaque cheval.

Le deuxième est le distributeur automatique de fourrage (DAF). Il se présente comme un grand râtelier à foin de prairie classique sauf qu'il est pourvu d'un volet roulant motorisé qui permet d'ouvrir l'accès ou non au foin. Chaque écurie l'ouvre un nombre d'heure souhaité, pour exemple l'écurie active de Randeynes Rodez en Aveyron l'ouvre en tout 8h par jours, toutes les 3h durant 45min. Ces râteliers peuvent accueillir de 4 à 6 chevaux en même temps et permettent au cheval comme le DAC d'avoir une alimentation fractionnée et d'éviter le conflit.

Parfois l’accès au foin se fait à volonté. Certaines écuries ouvrent également quelques paddocks d’herbe rase tout au long de l’année, en veillant toutefois au maintien d’un poids optimal pour chaque cheval. 


L’écurie active permet donc au cheval d’avoir une vie en extérieur en troupeau tout en aillant une alimentation plus adéquate pour son organisme et son entrainement sans pourtant demander plus de main-d'œuvre. 



IV- Avantages et inconvénients du système de l’écurie active dans l’alimentation


L’écurie active permettrait donc de mieux gérer l’alimentation des chevaux au quotidien. 

L’accès à l’herbe réguler peut-être bénéfique pour beaucoup de chevaux (surtout de type poney) qui tirent profit du moindre brin d’herbe et qui ont donc tendance à prendre facilement du poids. 


La distribution de fibres plus régulièrement qu’en box permet de baisser l’acidité de l’estomac en plus de la salivation que provoque la mastication du foin. Les risques d’ulcères gastriques diminuent. L'accès au foin à volonté est cependant à mon sens le plus adapté. Réguler sa distribution en ajoutant des filets à foin afin de ralentir l’affouragement peut être une des solutions. Il est vrai que malgré des filets à foin ou autre certains chevaux peuvent prendre facilement du poids avec le foin. Cependant rationner le foin en fonction de chaque cheval peut créer des tensions. Il faut faire vraiment attention aux nombres de point d’affouragement par rapport au nombre de chevaux sur place. Comme l’écurie active est entièrement fait de zones stabilisées, le terrain peut supporter beaucoup de chevaux en même temps, c’est pourquoi il n’est pas rare de voir des groupes 25 chevaux sur 4Ha, ce qui est énorme ! Les chevaux sont faits pour vivre en petits groupes, même si ces groupes peuvent se croiser dans la nature sans qu’il n’y ait de problème, ils préfèrent toutefois s’éviter. Je ne pense donc pas que les chevaux soient capables avec seulement 4Ha de créer de petits groupes. Ainsi une compétition individuelle pour l’accès aux ressources telle que le foin peut facilement se créer. Les automates de foin peuvent donc être présent à condition qu’il y ait suffisamment de place sur ces zones pour tous les chevaux mais aussi que les chevaux ne soient pas trop nombreux sur une surface. 


La distribution de fibres plus régulièrement qu’en box permet toutefois de baisser l’acidité de l’estomac en plus de la salivation que provoque la mastication du foin. 


Le constat est sensiblement le même pour le distributeur de concentré. Le fait de pouvoir diviser les rations en plusieurs petits repas est vraiment bénéfiques pour le système digestif du cheval ! Nous l’avons vu précédemment à cause de son petit estomac et de son petit intestin grêle le cheval préfère de petits repas. Ces petits repas sont alors plus facilement valorisés par le cheval qui en tire alors totalement profit. L’amidon et le sucre moins présent ou du moins distribués en plus petite quantité réduisent l’acidité de l’estomac et du gros intestin. Celui retrouve un taux de bactéries fibrolytiques plus important. De plus, souvent dans les écuries, les chevaux ont tous la même alimentation, qui ne peut pas être adaptée à tous, bien que les quantités soient adaptées. Le système de puce individuelle permet de distribuer la dose adéquate mais aussi l’aliment adéquate. Le propriétaire est donc libre de choisir une alimentation spéciale voir d’ajouter un complément alimentaire. Les compléments alimentaires étant mieux assimilé avec des distributions plusieurs fois par jour, cette solution est encore une fois très utile. En revanche de récentes études ont prouvé que ces automates pouvaient, tout de même, créer du stress et de la frustration pour les chevaux, ce qui n’est alors pas bénéfique pour le système digestif. Une étude allemande1 a mis en évidence une augmentation du taux de cortisol (hormone liée au stress) lorsqu’un cheval regardait un congénère s’alimenter dans un DAC sans pouvoir y accéder lui-même. Encore une fois le nombre de d’automate est très important par rapport au nombre de chevaux présents. Il existe maintenant des DAC qui permettent aux chevaux de s’alimenter à plusieurs en même temps (Annexe 1). Sous forme de stalles, les chevaux peuvent s’alimenter individuellement en même temps que les autres. Je reste cependant sur mes gardes pour ce système et m’interroge s’il est possible que deux chevaux “rivaux” se mettent d’eux-mêmes côte à côte pour manger. Cette situation créerait forcément des tensions.  


Enfin certaines écuries actives possèdent des pistes stabilisées avec divers matériaux afin de relier les différentes zonez. Les points d’intérêts tel que la nourriture et l’eau sont alors éloignés afin d’inciter le cheval au mouvement. Ce mouvement est naturel pour le cheval, rappelons qu’il parcourt en moyenne 10km par jour dans la nature (jusqu’à 50km) et est bénéfique pour son transit. Outre les besoins physiologiques au niveau des muscles, des articulations, des pieds etc... Le mouvement permet au cheval “d’activer” son système digestif. Lorsqu’il est couché son système digestif fonctionne moins bien, voir est “à l’arrêt”. Ainsi à l’état naturel le cheval ne dort coucher que par petites sessions de 15-30min 2/3 fois par jour, cela lui permet également de rester sur ses gardes face aux prédateurs. En box, son budget-temps est totalement chamboulé, son temps couché peut alors atteindre 15% ou son temps immobile 65% (contre 20% en semi-liberté).(Annexe 2)

Conclusion

L’écurie active peut offrir une bonne alternative au box notamment pour les chevaux qui présentent des problèmes au niveau digestif. Le fait d’avoir une distribution de petits repas tout au long de la journée, permet de réduire le risque d’ulcères gastrique, de coliques ou de diarrhée. Mais aussi de favoriser une bonne mastication pour l’usure des dents (un contrôle de dentisterie n’est cependant pas à écarter). De plus, si cette distribution est bien organisée, le stress des repas peut également être diminué, ce qui diminue encore une fois le risque de problèmes digestifs.


L’apport de fourrage conséquent, voir à volonté permet au cheval d’avoir un apport en fibre adéquate à sa bonne digestion. Le mieux étant, bien sûr, un accès à volonté régulé à l’aide d’un filet afin d'éviter la frustration. 


Le choix d’un concentré pour chaque cheval permet d’éviter de donner des céréales par défaut à des chevaux qui ne les tolèrent pas du tout (SME, cushing etc...).  Le propriétaire est alors libre de donner une alimentation qui correspond à son éthique, à son cheval, son entrainement et d’apporter des compléments si besoin. 


La mise en place d’une telle structure est cependant assez coûteuse. Même si en finalité le coût de la main-d'œuvre est réduite, le coût de tous les automates est assez important. D’autant plus qu’à mon sens il est tout de même nécessaire d’avoir une surface plus grande que celle recommandée. Bien que le terrain permette d’avoir un chargement assez conséquent, il ne faut pas oublier que les chevaux ont besoin d’espace pour se sentir bien et pouvoir constituer de petits groupes. Un espace trop exiguë peut facilement créer des tensions, des chevaux qui se coincent et des rivalités pour la nourriture si les points d’affouragements ne sont pas assez nombreux. 


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